Le 1er juin prochain, le parc de stationnement payant sur Colombes passera de 325 à 1375 places, soit plus de 4 fois plus.
Pourquoi ? « Pour favoriser la rotation des véhicules, notamment près des zones commerciales » nous dit-on. Encore ? « Pour honorer le contrat de délégation de service public de gestion du stationnement à Colombes que l’ancienne municipalité avait mis en place, pour trente ans, sans l’appliquer ». Aurait-on pu faire autrement que de voir subitement des horodateurs pousser dans sa rue ? « Non, on n’a pas le choix »…
Reprenons. Autour des zones commerciales ? Bonne idée. Comme cela, on fera fuir les fragiles clientèles des gares des Vallées et de la Garenne. Le contrat ? Signé, voté en effet avant 2008. Mais jamais honoré par le délégataire qui n’a pas exécuté les travaux pourtant contreparties obligatoires de la convention. Cette fois, la ville paye sans le même niveau de contreparties (je pense au tunnel)… Belle gestion.
Faire autrement ? Quand on parle de stationnement, ou de n’importe quelle offre de service publique (même assurée par un privé), il faut comprendre qu’il y a deux sources de financement : le contribuable et l’utilisateur. Par exemple : la patinoire, le conservatoire, la cantine scolaire, etc.. Le rôle de la municipalité est de placer le curseur entre les deux pour fixer le seuil que devra payer chacun en fonction de la vision politique. Pour le stationnement, ce sont soit les contribuables qui paient pour les automobilistes, soit les automobilistes qui paient pour le stationnement de leur voiture. Ce sont en fait les deux. Mais dans quelle proportion ? Là elle la question de politique publique. La municipalité a choisi de matraquer les automobilistes en quadruplant le stationnement payant. Et à un coût prohibitif pour les Colombiens. La carte « résident » sera proposée à 250 € par an. Dans les Hauts-de-Seine, seul Levallois est plus cher à 50 € par mois. Ailleurs, elle peut être gratuite contre le paiement d’un tarif jour à tarif ultra réduit. A Colombes, il s‘agit en fait d’un nouvel impôt local sur les automobilistes, pris pour des vaches-à-lait. Il portera non pas sur les propriétaires/locataires qui disposent d’un emplacement de parking chez eux, mais sur ceux qui n’en disposent pas et tournent déjà longtemps dans les rues avant de trouver un bout de trottoir. La Petite-Garenne réagit déjà. Et elle a bien raison !
Par ailleurs et par pure démagogie, la municipalité octroie la gratuité pour la première heure dans les deux parkings du centre-ville. Démagogie, car les parkings sont déjà pleins. Et si ce n’est pas aux automobilistes, ce sera aux contribuables de payer. Coût du cadeau : près de 80 000 €/an.
Cette décision est précipitée. Il aurait mieux fallut regarder ce qui se passait ailleurs. Et proposer des alternatives. Il existe des moyens de gérer un stationnement de façon plus équilibrée. Car, demain, avec ce nouveau dispositif, ce sera à la zone pavillonnaire d’absorber le surplus de véhicules qui ne manquera pas de chercher à échapper au stationnement payant. Dans des zones déjà surchargées.