Mardi soir avait lieu la réunion mensuelle du conseil de quartier. A l’ordre du jour, les habituelles approbations des comptes-rendus des conseils antérieurs. Ceux-ci sont écrits par l'administration - ça c'est normal - qui ne retient que la "bonne parole" des élus de la municipalité et les interventions de ses agents. Donc incomplets, pour ne pas dire plus. Alors, évidemment, cela n’a pas été sans poser sans un certain nombre de questions, tant les sujets abordés traitaient des problèmes aux enjeux fondamentaux. Jugez plutôt : la piétonisation de la Rue Saint-Denis et le Plan de Déplacement Urbain.
Pour le premier sujet, il a été souligné la confusion dans laquelle se trouvait la municipalité qui tantôt avec le Maire affichait une volonté nette de rendre la rue Saint-Denis piétonne de façon permanente, et, d’autre part, avec le 1er adjoint, montrait un embarras et une retenue qui confinaient à la remise en cause du projet, avec des questions lancinantes comme : piétonisation permanente, ou pas ; sur quelle tronçon de la rue, etc.. Il faudrait clarifier la position de la Commune : la piétonisation inquiète les commerçants (73% d’entre eux sont contre), alors mieux vaut ne pas embrouiller le message.
Le PDC. Ce plan, par sa nature complexe et « épaisse », ne suscite encore que peu d’interrogations. Il est pourtant essentiel pour les déplacements quotidiens des Colombiens. Essayons d’y voir clair. Quelle est l’intention, l’objectif de ce plan ? Un postulat idéologique : chasser la voiture de notre ville. Un peu fort, non ? Sous des aspects compliqués, la stratégie est claire : dégager la voiture des quartiers résidentiels pour la pousser sur les grands axes, dits structurants (comme Valmy, Gabriel Péri, Henri Barbusse, par exemple) ; lutter contre la voiture, c’est aussi multiplier par deux, et plus, le nombre de stationnements payants (de 1000 à 2300 places) en centre-ville et autour des gares (une carte de résident sera disponible) et retirer du stationnement dans les rues, en « fixant » les places d’un côté ou de l’autre. Un sacré foutoir en perspective ! Embouteillages sur les grands axes le matin, et des tours et des tours pour rentrer chez soi le soir en évitant les pièges à sens interdit ! Et les Colombiens vont se sentir persécutés, quand ils auront l’outrecuidance d’estimer qu’ils ont choisi notre ville, parce que justement, elle offrait la possibilité, devenue rare en région parisienne, de posséder une voiture. L’enjeu dépasse aussi le débat pour ou contre la voiture. Il s’agit de définir quelle est la ville que nous voulons demain. Je pense que la voie choisie par la municipalité mène à l’appauvrissement de Colombes et des Colombiens. Refuser la circulation, l’entraver et pourchasser les automobilistes, c’est une politique de régression économique, dans un environnement de compétition municipale, féroce, pour attirer les populations à fort pouvoir d’achat, à hauts revenus et donc largement imposées. Pareil pour les entreprises qui voudrait s’installer chez nous. Installer ce PDC, c’est retirer encore des opportunités de développement à notre ville.
En fin de conseil, les sujets « divers » sont abordés. Pour ma part, j’ai voulu que soient exposés les problèmes suivants : l’insécurité récurrente (trafics de drogue, regroupements, alcoolisation, etc..) , rue de l’indépendance entre la Poste et la Gare qui prend chaque jour des proportions de plus en plus fortes ; la présence choquante des restos du Cœur devant la gare deux soirs par semaine ; et le combat des riverains de la rue de la Fraternité pour la sauvegarde du pavillon (« la vieille dame », comme ils l’appellent sur leurs tracts) qui fait l’angle avec le boulevard de Valmy. Ces questions devront faire l’objet d’une réponse de la municipalité lors du prochain conseil de novembre. On l'attend de pied ferme.