A l'école, on planchait sur des dissertations - mode française, s'il est est - qui devaient toutes s'inscrire dans un schéma hérité des philosophes, la déclinaison de la fameuse Dialectique : Thèse, Antithèse, Synthèse. Cette triade miracle était destinée à ouvrir nos jeunes esprits au sens critique, dans un premier temps, pour dégager les idées et leurs contraires ; puis dans la troisième partie, la plus importante et évidemment, la plus difficile, en dégager des lignes d'ouverture et de sortie du débat contradictoire, pour remplacer celui-ci dans un contexte plus large et lui donner une dimension nouvelle...
Mais, oui, mais c'est bien sûr ! Le fameux centre, cette troisième voie, l'expression d'un mouvement indépendant est là ! Les idées manipulées sous deux aspects ne peuvent que s'appuyer l'une sur l'autre, l'une contre l'autre ! Pour faire émerger une nouveauté et la porter sur un plan différent, il faut une troisième source qui la dégage de l'attraction bilatérale ! La recette du penser juste est là !
Thèse, Antithèse, Synthèse...Voilà donc les trois ingrédients pour une vraie démocratie, pour un véritable débat capable de se dégager d'un affrontement binaire juste utile à s'identifier l'un contre l'autre et ne justifiant sa persistance que dans la volonté d'exister l'un face à l'autre.
Il y a cependant un hic. La synthèse est un exercice très, très compliqué. Il ne s'agit pas d'attribuer des bons points à l'une des deux parties, alternativement. Il ne faut pas se placer en arbitre distribuant les satisfecits selon les idées exprimées par l'un ou l'autre camp. La synthèse demande un effort supérieur pour revenir à la source de l'idée énoncée et s'engager dans une direction plus large, dans une voie qui finalement s'approche de l'intérêt général.
Alors, bien sûr, cette mise en abîme est délicate, voire périlleuse. Certains pourraient penser l'électeur trop idiot pour la comprendre. La rejeter parce qu'elle suppose un temps de réflexion et d'explication plus long qu'une seule idée lancée avec sa jumelle opposée. Je pense que le temps de convoquer enfin la population à la table des décisions est venu ; que tous comprennent que l'idéologie facile ne satisfait personne et ne correspond à aucune réalité ; que seul un regard clair permet de poser les problèmes tels qu'ils sont pour y apporter les solutions qu'ils exigent.
Cette méthode, cette manière est celle que les nouveaux candidats du Mouvement Démocrate à Colombes, Leïla Leghmara et Laurent Trupin, entendent bien appliquer avec vous. Parce que notre ville mérite mieux que d'être le terrain de jeu de deux camps attachés à récupérer pour soi ce que lui a pris l'autre. Le temps de l'action est venu !
