Qu'est que l'ANRU ? L'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine est l'organe créé par Jean-Louis Borloo pour la déclinaison urbaine de son plan de Cohésion Sociale. Elle est chargée de recevoir, évaluer et accompagner le financement des projets de recomposition de quartiers en difficulté. Bref, l'ANRU doit recoudre le tissu social et urbain de la banlieue.
Des projets immenses ont ainsi vu le jour. Partout en France, les grues s'élèvent, les tours tombent, les nouveaux quartiers s'érigent, les communes se recomposent : la ville revit. Les maires ont apporté leurs idées, dialogué avec l'ANRU, concerté avec les habitants pour profiter de cette occasion unique de dessiner un visage plus humain à leurs cités.
Et à Colombes ? Le dernier conseil municipal a encore placé sur la table des débats le dossier des Grèves et le projet signé avec l'ANRU. Pour quel résultat ?
Et bien, sous la poussée de la gauche locale, aux Grèves, rien. Ou presque rien. Un peu de gazon, un coup de peinture, quelques carreaux de plâtre, un peu de béton, de goudron. Et surtout ne changeons rien ! Car la gauche ne le souhaite pas, ne le veut pas. Alors, il est dépensé pour ce projet dit de "résidentialisation" 30 millions d'Euros (200 millions de Francs). A quoi servira cet énorme budget arraché à l'ANRU ? Rénovation, réparation, ravalement, nouvelle rue, accès privatisés aux immeubles, CSC rebâti...
Partout ailleurs, l'ANRU a permis des solutions pérennes, audacieuses et ambitieuses, en apportant des moyens inédits, une écoute et une expertise saluées pas tous les acteurs, de tous bords confondus.
A Colombes, son action se limitera donc à se contenter de faire, en plus grand et plus cher, ce que nous aurions pu faire tout seul. Ce qu'il aurait été possible de réaliser, à savoir un véritable et ambitieux plan de rénovation des Grèves - avec, pourquoi pas, des démolitions-reconstructions - n'a pas été retenu sous pression d'une gauche qui a trop peur de perdre ses bastions électoraux. Une association de quartier, active et militante, sous prétexte de participation, a aussi joué son rôle de lobbying. Et, c'est bien normal. Ce qui l'est moins, c'est la majorité municipale qui a succombé sous les mauvais arguments (les appartements sont très beaux...) pour ne pas prendre son courage à deux mains et proposer les véritables solutions qui permettraient de sortir vraiment ce quartier de la pauvreté, du chômage, de l'éloignement, de la densification, du trafic, qui le gangrènent depuis trente ans. C'était notre devoir pour notre commune, c'était notre responsabilité envers nos administrés.
Tant pis pour la Nord. Il faudra qu'il attende encore.
