Samedi ou dimanche, égarez-vous 12bis rue Paul Bert, en descendant vers le stade et arrêtez-vous devant un ensemble incroyablement différent.
Conçue par un architecte hors du commun, Germain Dorel, cette cité bâtie en 1932-1933, détonne par son langage décoratif. Influencé par le Karl Marx Hof viennois de Karl Ehn (1927), cet administrateur des HBM utilise les crédits débloqués par la loi Loucheur (1928) pour des projets hauts-en-couleur dont trois exemples très comparables sont à signaler : celui de Colombes, un autre, inscrit au titre des Monuments Historiques, la Cité 212 au Blanc-Mesnil, et la cité du Pont-Yblon à Dugny.
Attardez vous sur l'imposante façade et sa gigantesque caryatide. Remarquez le jeu des lignes horizontales et verticales, et bien sûr, la richesse de la polychromie du revêtement. Il ne manque plus que le fanion volant au vent sur son mat !
N’hésitez pas entrer, en demandant au gardien (il s’agit d’une résidence privée, gérée par la société 3F) et laissez votre regard s’attarder sur les détails. Relevez les motifs géométriques (chevrons, triangles, etc…), admirez les statuettes de fillettes au dessus des portes, entrez dans les halls pour une nouvelles démonstration de couleurs et de lignes.
Une plaquette est à également votre disposition au musée pour en découvrir tous les secrets.
Voiçi une bonne manière de comprendre le formidable développement que le stade a offert à notre ville dans ce quartier. Et aussi, que le logement social n’est pas condamné à montrer un visage lugubre et triste.
Tiens, au fait, je me souviens que j’étais intervenu, il y a quelques années, au moment où la société 3F projetait de redessiner les espaces verts de la cour intérieur pour leur demander de conserver les mobiliers que Dorel avait installés. Aujourd’hui, à l’instar du Blanc-Mesnil, il faudrait demander l’inscription de notre cité de Colombes, afin que ce patrimoine soit conservé et surtout restauré.