Le plus frappant, c’est d’abord l’abstention. Près de 80 % des électeurs du canton Nord-Ouest de Colombes ne se sont pas déplacés pour ce premier tour. Alors, dans le bureau de vote, l'attente fut un peu fastidieuse... au point que le président - tout à fait à la hauteur des espoirs que l'on pouvait attendre de lui, par ailleurs - chercha à faire une sieste bien légitime ! Les Colombiens ne savaient-ils donc pas qu’il y avait un vote ce jour-là ? L’information serait-elle passée inaperçue ? Pourtant… Les candidats avaient mis le paquet (comme d’habitude…) : porte-à-porte, tractage, boîtage, affichage, etc.. Mais rien n’y a fait : les électeurs ne sont pas venus. (2881 votants pour 13257 inscrits). Pour cette fois, la disparition des machines à voter ne s'est pas véritablement fait sentir... Il paraît d'ailleurs qu'on cherche à les vendre, comme les pistolets de notre police municipale. L’utilité de cette élection, et donc de la démission de Philippe Sarre de son mandat départemental, se retrouve sur la table. Tout ça pour ça ? A quoi bon cette parodie d'élection ? Bernard Lucas ne pouvait-il pas attendre dix-huit mois pour prendre la place ? A vrai dire, je crois que les électeurs du canton ne se sont pas sentis concernés tant l'action du conseiller général Philippe Sarre est demeurée invisible pendant cinq ans. Pas de bilan, pas de journal (comme d'autres...), plus de blog, pas de réponse au courrier... Comment imaginer alors que le conseiller général du canton Nord-Ouest pourrait servir à quelque chose ?
Les résultats ensuite. En l’absence du FN, Lionnel Rainfray rassemble toute les droites pour faire jeu égal avec le candidat socialiste (30%). Mais, ce chiffre ne doit pas faire illusion. Le rapport de force Gauche-Droite est équivalent à celui de l’élection de 2004 (66% Gauche ; 34% Droite). Bernard Destrem, candidat communiste, réalise donc presque le même score qu’il y a cinq ans : 22%. Bref, rien n’a changé depuis 2004 dans le jeu politique du canton. Et pour le second tour, il y a fort à parier que ces équilibres se retrouveront. Nous assistons donc toujours à la même guerre (électorale) de tranchées. Et la gauche, implantée et fortifiée, semble toujours aussi inexpugnable, solidement retranchée dans ces bastions. Quel char d'assaut pourra briser ces lignes ?
Enfin, au nom du MODEM, Michel Môme recueille près de 6% des voix (et c'est pas mal du tout !). C'est-à-dire peu ou prou le même score qu’en 2004, lui aussi.
Une élection pour rien, en somme : un ersatz de démocratie. Retenez, Monsieur le Maire, que pour ne pas cumuler, le mieux, c'est encore de ne pas se présenter à tous les scrutins qui passent.