Le débat d’orientation budgétaire a occupé l’essentiel du conseil municipal du 5 février dernier. C’est la première véritable manifestation de la stratégie politique à long terme qu’entend mener Philippe Sarre et son équipe. Sur la forme, le document de présentation est d’une pauvreté navrante, voulant démontrer que l’Etat pourrait baisser ses dotations, ou pas. Comme si cet enjeu était aujourd'hui véritablement fondamental pour notre budget.
Sur le fond, que peut-on y voir ? Quels sont les projets évoqués ?
1. La dette de notre ville subit une augmentation de près de 8 millions d’Euros, entre 2008 et 2009 (de 98 millions € à 106 millions €). Un nouvel emprunt, par décision du maire en date du 30 décembre 2008, ajoute encore 16 millions € à l’endettement de Colombes.
Entre début 2008 et fin 2009, Colombes s’endette donc de près de 24 millions €, soit près de 20% en un an, en élevant la totalité de l’emprunt à près de 122 millions €, se rapprochant des niveaux de 2001 (131 millions €), avant l’augmentation des impôts de 30%. Il serait incroyablement décevant pour les Colombiens de voir leurs efforts budgétaires dilapidés en quelques mois par la nouvelle municipalité.
2. Contredisant les cris d’orfraie poussés récemment par Philippe Sarre, les dotations de l’Etat vont augmenter en 2009 (de 39,1 à 39,4 millions €), en particulier la DGF qui prend en compte la hausse démographique enregistrée par notre ville.
3. Le contexte économique général est assez bien décrit et les prévisions pour l’année à venir vont dans un sens accepté par tous. Malheureusement, aucune conséquence n’est tirée pour adapter les propositions budgétaires. Et la gauche se voile la face et se cache derrière la poursuite de son programme… Comme si rien n’avait changé.
Parmi ces projets d’avant-crise, que trouve-t-on ?
- Baisse des taux de la part municipale des impôts locaux (-2% pour la taxe d’habitation et la taxe foncière ; -1,5% pour la taxe professionnelle)
- Modération des loyers locatifs sociaux
- Construction de 150 nouveaux logements sociaux par an (900 au total lors de la mandature, soit 10% du total du parc social)
- Lancer les études d’un nouveau centre administratif
- Baisse de la tarification des prestations destinées au public scolaire
- Renforcement des actions du CCAS et de la commission sociale et scolaire
Ces propositions n’ont plus leur place aujourd’hui dans le débat budgétaire. Peut-on vraiment dépenser plus de 30 millions € pour un nouveau centre administratif municipal, quand des importants travaux de rénovation ont déjà été entrepris il y a moins de 4 ans ? Est-il raisonnable aujourd'hui de baisser nos taux d’imposition (alors que les Colombiens ne s’en apercevront même pas, puisque les bases fiscales augmentent, elles, de 2,5%) quand nos recettes vont fondre en 2009 ? Surtout si la suppression de la Taxe Professionnelle est confirmée.
4. 52,70% des dépenses du budget municipal de fonctionnement ont été affectés aux dépenses de personnel sur le Compte Administratif 2007. Le dérapage de ces charges se découvre sans cesse depuis plus de 15 ans, obérant nos marges de manœuvre. Moins de recettes, plus de dépenses : il ne reste que très peu de choix budgétaires possibles pour la municipalité. Les marges sont devenues minces et le chemin vers le surendettement se dessine à nouveau.
L’ensemble de ces constatations m’amène à appuyer les propositions émises par Laurent Trupin lors du Conseil Municipal (allez à la 65ème minute de la vidéo). Il faut prendre la mesure de la situation et les dispositions qui s’imposent. L’Union Sacrée appelée de ses vœux par le Groupe MODEM reste la seule option légitime et crédible pour faire, tous ensemble, le bilan et le tri parmi l’ensemble des services fournis par la commune. Parce que la situation demande la révision de la politique locale, en préservant l’essentiel pour rendre plus efficace, plus efficiente, notre action municipale. Et pas, comme à chaque fois, demander aux Colombiens contribuables de payer pour les erreurs de gestion, les dérapages budgétaires ou les cadeaux sociaux – électoraux ? – offerts à diverses clientèles sur les fonds de tous les Colombiens.