Après près de 10 mois de tergiversations…. Le conseiller général et maire de Colombes Philippe Sarre démissionne de son mandat départemental. Cela signifie que les électeurs du canton Nord-Ouest de Colombes vont prochainement (mars ?) être appelés aux urnes pour désigner leur nouveau représentant au Conseil Général des Hauts-de-Seine.
Petit rappel d’histoire… Ce canton est à Gauche depuis des lustres. Il comprend les quartiers Europe, Grèves, Petit-Colombes Aragon, Plateau. Il a été classé parmi les zones les plus pauvres d’Ile-de-France par la Croix-Rouge. Paysage vertical de tours, de barres, de béton ou horizontal de pavillons modestes et récents plantés sur d’anciennes parcelles agricoles, le canton est traversé par des axes qui sont autant de frontières, comme l’avenue de l’Europe, Salvador Allende ou Charles-de-Gaulle. Cette géographie impose à sa population des déséquilibres démographiques majeurs entre ghettos bondés et camps pavillonnaires retranchés, créant des fractures sociales peu conciliables. L’exemple du Collège Henri Dunant illustre parfaitement ces oppositions. La gestion de sa rénovation et de sa complémentarité avec le nouveau « Paparemborde » sera au cœur de la campagne qui démarre aujourd’hui. Les questions de sécurité, particulièrement sensibles aux Grèves ou à Youri Gagarine, apparaîtront aussi légitimement parmi les préoccupations majeures des Colombiens du canton. Les sujets du stationnement et de la propreté risquent aussi de s’inviter dans le débat tant les solutions manquent. Enfin, la question des projets de rénovation financés par l’ANRU dominera, au moment où la crise oblige aux réductions budgétaires : quel impact sur les projets annoncés ?
Je me répète un peu, mais cet espace est formidablement intéressant pour notre ville car il est une sorte de condensé, de concentré de notre commune. Comme elle, il est séparé entre le pavillonnaire du Plateau (minoritaire) et le collectif social (majoritaire) des bords du canton. Cette séparation se vérifie d’ailleurs dans les urnes qui ont toujours désignées un représentant de gauche, communiste même, jusqu’à Philippe Sarre en 2004.
Quels sont les enjeux politiques de cette future élection ? D’abord vérifier que le PS colombien est toujours plus fort que les Communistes qui ne manqueront de se battre pour reconquérir ce siège. Ensuite, les différents courants socialistes colombiens, après - le soi-disant catastrophique - congrès de Reims, sauront-ils se mettre
d’accord sans s’écharper sur le nom de leur propre candidat ? Bernard Lucas était annoncé... Et Philippe Sarre sortira-t-il gagnant de cette élection, finalement inutile et risquée pour lui ? De l’autre côté, la Droite aura-t-elle véritablement la possibilité de mobiliser toutes ses forces dans une bataille où seuls des coups sont à prendre, après des élections internes fratricides ? Et le Centre pourra-t-il arbitrer une lutte qui se tient dans un canton où les radicalités étouffent traditionnellement tout compromis ? Enfin, quelle sera la participation des Colombiens pour une élection cantonale partielle qui montre souvent une très forte abstention ?
Regardons la carte électorale des dernières législatives, en juin 2007. Il y a fort à parier qu’elle ressemblera à celle de février 2009. A moins qu’une surprise ne vienne contrarier la chronique d’une campagne courue d’avance !