Franchement, quand je l'ai lu, je ne l’ai pas cru ! Et pourtant… C’est bien Jacques Grossard qui prend – reprend - la direction de la CODEVAM. Qu’est-ce que la CODEVAM ? Le bras armé de la politique urbaine de la municipalité. Créée pour mettre en œuvre les fameuses ZAC qui sont en réalité des zones de non droit commun et d’autorité publique (expropriations, préemptions, sortie des règles du plan d’occupation des sols, etc..). Pour quel objectif ? Quand la municipalité est de droite, elle fait construire par l’intermédiaire de cette - sa - Société d’Economie Mixte (plus souple, car de droit privé, mais soumise aux contraintes des marchés publics par son statut et par la présence majoritaire de la commune dans son capital), la CODEVAM, des logements, bureaux, commerces, etc…. comme par exemple "le Pont de la Puce". Et quand la municipalité était communiste, l’outil était utilisé pour faire sortir de terre les barres du Petit-Colombes, etc…
Je force le trait pour expliquer que la ZAC, mise en œuvre par la CODEVAM, peut prendre différents aspects, avec comme base juridique, la confiscation de la propriété privée, nécessairement de petite taille, au profit d’une volonté politique publique globale, brusquant ainsi le cours naturel de la régénérescence urbaine avec des opérations de grande envergure et d’un impact irrémédiable sur le tissu urbain.
Revenons donc au nouveau directeur de la CODEVAM nommé par le président de la SEM, le maire Philippe Sarre : Jacques Grossard. Ce dernier était maire adjoint délégué à l’urbanisme dans la mandature communiste, avant 2001, et donc patron politique de la CODEVAM. Il est surtout l'auteur des opérations d’implantation sociale lourde de la dernière mandature de Dominique Frelaut, comme les ilots de HLM derrière le Musée Municipal, face au clocher ou encore ceux de la Place Rhin et Danube - Rue Saint-Denis, qui défigurent le centre-ville. Ses hauts faits d’armes le distinguent aussi avec son action vigoureuse au Petit-Colombes. Jacques Grossard a créé ainsi la zone HLM s’étalant de la place Aragon jusqu’à la Seine, le long du Boulevard Charles-de-Gaulle. Bilan de la politique urbaine menée par Jacques Grossard jusqu’en 2001 ? Hormis quelques exceptions (destruction de la barre Paul Bert et l’installation des Portes de la Défense), le coup a été rude pour Colombes : ghettoïsation renforcée au Nord et défiguration du centre-ville. On aurait pu imaginer un meilleur choix pour définir les futures orientations urbaines de notre nouveau maire !
Je crois vraiment que dans ce cadre, venir nous arroser de bons sentiments écologistes en nous faisant croire que le roi bétonneur, M Jacques Grossard, est devenu un adepte de l’environnement avec l’écoloquartier de La Marine, c’est aussi risible que lorsque Nicole Gouéta nous jouait sa propre partition verte !
Aussi, je vous invite à venir nombreux aux « Assises pour une ville écologique » le 1er décembre à l’Avant-Seine pour que le débat colombien ne soit pas confisqué par des pseudo-écolos. D’ailleurs, la présence de personnalités adeptes de la décroissance collectiviste comme Jean-Marie Pelt, - figure des Verts, ainsi que Dominique Voynet : comme si les Verts avaient le monopole de l'Ecologie en France ! - n'est pas de nature à apaiser mon inquiétude, à savoir celle de trouver à la place de mesures concrètes et lisibles capables de faire avancer notre ville, une lecture idéologique décroissante et utopiste et finalement négative.