Le score de la gauche à Colombes est historique : 58,3 %. Tout comme l’abstention. Jamais les Colombiens n’avaient voté aussi peu, d’une part, et aussi fort, d’autre part, pour la gauche.
Bien sûr, d’aucuns diront que c’est un scrutin régional, que c’est la faute à Sarkozy, ou que c’est la crise, etc.. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, c’est une sacrée claque pour l'UMP local qui présentait sa championne. Parce qu’à Colombes, c’était bien Rama Yade qui se trouvait en première ligne. Mais, cette débâcle, elle n’y est pour pas grand-chose… Le problème, c’est la stratégie adoptée par l’UMP.
Vous l’avez vu sur les belles cartes d’Alexandre Laignel, le Nord est tout rouge et le Sud de moins en moins bleu. Ce tableau est le résultat d’une évolution visible depuis quelques années. L’électorat apparaît de plus en plus polymorphe, et de moins en moins caporalisé. Il ne supporte pas qu’on lui impose un choix rétréci.
Pour 2014, il faut tirer les conséquences de cet échec d'une droite raccourcie à son expression UMPiste. L’alternance municipale ne peut s’envisager dans une conception étriquée. Il faut rechercher l’expression la plus large possible des tendances centre-droit et droite pour favoriser l’adhésion la plus étendue. Ne présenter qu’une seule des quatre composantes de la droite, Conservatrice-traditionnelle, en ignorant les Gaullistes, les Centristes et les Libéraux, c’est aller au casse-pipe. Pour espérer gagner, il faudra que chacun des Colombiens qui souhaite que notre ville avance, puisse adhérer à une proposition laissant une place à chacune de ces faces de la droite.
L’heure est donc à la renaissance d’une droite « plurielle », avec différents partis et mouvements. Qui seule sera à même de répondre aux attentes de nos concitoyens perdus par la confusion des signaux envoyés par une UMP déboussolée.
Ce choix est le mien. L’intérêt de Colombes passe avant l’inféodation à un parti. Et notre ville est menacée, une nouvelle fois, de paupérisation, d’endettement, de fiscalisation outrancière, comme en 1999. L’heure est grave, quand on voit les taux de participation électorale entre 20 et 30 % dans les quartiers nord, montrant l’absence d’intégration civique (et donc sociale, culturelle, etc..) de ces quartiers relégués. Seule la « vieille garde » communiste et socialiste, installée depuis des lustres, vote encore, là-bas. Ah les beaux bastions ! La belle clientèle ! Tout cela au mépris d’une perspective sociale, seul espoir d’intégration. Quel gâchis et quel travail pour reprendre tout cela. Car il n’est pas question une seconde, de laisser ces Colombiens relégués au ban de notre ville, hors de toute possibilité d’ascension sociale.
J'avais quitté l’UMP quand celle-ci avait ouvert la chasse au gaulliste. Dorénavant, nous relevons la tête et nous sommes bien décidés à nous faire entendre pour faire passer ce message : notre société est menacée de fragmentation, d’éclatement social, culturel, civique. Notre pacte républicain est en danger, faute d’entendre le message toujours plus fort d’une population désenchantée, dégoutée.
Cet engagement n’est pas fait pour diviser, mais bien pour rassembler. Car seul un rassemblement, large et dynamique, capable d'additionner les talents plutôt que de les soustraire, pourra imprimer l’élan nécessaire à la reprise en main, prioritaire, de notre ville.