Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Racing-Métro 92

 

Recherche

Météo

Archives

4 novembre 2006 6 04 /11 /novembre /2006 10:17

Comme promis il y a quelques semaines, voici quelques idées à propos du clocher de l'ancien église de Colombes.

Chacun connaît ce repère, cette flèche symbolisant Colombes. On sait moins son histoire et les affres de sa destruction. A l'époque gallo-romaine, un site religieux devait prendre place sur cette colline, loin des crues de la Seine, dominant la vallée, faisant face à Argenteuil. Pendant le Haut Moyen-Age, une église, comme partout en Ile-de-France, y est alors probablement édifiée. Un cimetière s'installe autour. Cette fois, des preuves archéologiques existent sous forme de sarcophages en plâtre de l'époque mérovingienne, dont un exemplaire est exposé au musée municipal. Ils ont été découvert par M. Jean Lefèvre lors de la destruction de l'église, sauvés in extremis par son intervention au moment où les pelleteuses allaient en faire leur affaire.

Au XIIème siècle, au moment où l'abbé de Saint-Denis étend son aura sur l'ensemble du petit royaume capétien, Colombes est doté d'un édifice monumental, roman, dont le choeur et le clocher conservent encore aujourd'hui quelques traces.

Comme pour tous les édifices ruraux, l'église Saint-Pierre Saint-Paul de Colombes est successivement agrandie, réparée voire restaurée au long des siècles, notamment au XVIIème siècle et surtout au XIXème siècle, ne laissant que très peu d'éléments d'origine. Lors de la première percée de la future avenue de Verdun, au milieu du XIXème siècle, le plan est même profondément remanié ; le clocher prend l'apparence qu'on lui connaît aujourd'hui, à la fin du XIXème siècle.

En 1960, la ville se transforme de façon irrémédiable. Les barres, immeubles et larges avenues cassent l'idée du village ancestral. Seule, la rue Saint-Denis donne encore aujourd'hui l'idée de ce à quoi pouvait ressembler un rue il y a cent ans. A ce moment, là, on décide d'ouvrir une large percée pour relier l'avenue Henri Barbusse au boulevard de Valmy, en détruisant l'église et créant l'ilot abritant aujourd'hui Monoprix. La décision prise, la destruction a lieu en 1969. Tout le monde est d'accord pour abattre l'édifice, pourtant en partie inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1937 : les religieux, les politiques, les administratifs, y compris la commission du Vieux Paris. Bref, l'église est jugée composite, sans caractère ou trop vétuste, soit bonne à jeter !

Un petit groupe de bénévoles autour de Jean Lefèvre ne l'entend pas de cette oreille, fait signer des pétitions, publier des articles dans la presse pour arriver à faire plier les autorités en obtenant la sauvegarde du clocher et d'une partie du transept que nous voyons aujourd'hui. Un vitrail du XVIIème est aussi épargné et remonté au fond du coeur.

Des éléments du portail, de la chaire, de l'autel d'une chapelle sont eux aussi sauvés pour être entreposés depuis lors dans un hangar municipal humide...Les éléments sculptés, vitrés sont vendus ou récupérés pendant la destruction (certains sont peut-être chez vous ?). Ainsi, en 2002, nous récupérions des blocs, à Argenteuil, pour les présenter sous le clocher, pendant les journées du patrimoine. Ils n'ont malheureusement jamais été mis à l'abri depuis lors.

Le combat n'est donc pas fini ! Le clocher menace ruine. Des pierres se détachent, des infiltrations d'eau menacent sa stabilité, une coque de béton posée sur la voûte du transept déséquilibre les piliers et la pollution ronge les sculptures.

Il faut agir pour restaurer le clocher, si nous voulons le conserver. Signez la pétition !

Un clocher restauré ? Pour quelle destination ? Un Office de Tourisme permettrait de lui donner vie et d'utiliser son rôle de marqueur essentiel dans le paysage colombien.

Si d'autres idées vous viennent en tête, n'hésitez pas à les proposer pour faire avancer ce dossier urgent !

Partager cet article
Repost0

commentaires

O
Merci Denis pour ce rappel historique très instructif. On s'est sans doute permis dans les années 60 des choses qu'on ne se permettrait plus aujourd'hui.<br /> L'urgence de restaurer ce clocher (ou ce qu'il en reste) est évidente :<br /> - d'une part, il menace ruine et peut constituer un danger ;<br /> - d'autre part, il est un des emblèmes de notre ville. Il convient de lui conférer une fonction conforme à l'identité et à l'image que l'on veut donner de Colombes. Ce point de repère important ne devrait plus être défini négativement par des expressions telles que "vieille église" ou "église cassée". <br /> L'idée d'un office du tourisme paraît très intéressante... Je n'en vois pas de meilleure !...
Répondre