blog d'un ancien conseiller municipal de Colombes, ville des Hauts de Seine
L’idéal ou le Raisonnable. C’est tout le débat pour qui entend agir pour l’intérêt général. Un dialogue constant, entre ce qui doit être fait et ce qui devrait l’être. Ce qu’il faut faire et ce qu’il aurait fallu. Ce qu’on est et ce que nous devrions être. C’est la question fondamentale de notre vie : élever notre regard, porter haut notre projet, notre dessein, avoir le courage, l’énergie de refuser, de résister ; ou s’incliner face à une réalité, un contexte, des choix qui rabaissent, qui nuisent, et que pourtant tout et tous acceptent, par conformisme, opportunisme ou naïveté. Chacun vit son Maastricht personnel. Avec cette question lancinante : la France est-elle un pays normal que l’Europe peut absorber, normaliser, comme tous le pensent et le disent, ou bien a-t-elle une place à tenir, un rôle à jouer, un avenir particulier pour le monde, comme peu depuis le Général de Gaulle, l’ont clamé ?
Pasqua aurait pu suivre Chirac. Aurait pu dire Oui à Maastricht. Aurait pu plier. D’autres l’ont fait. Finalement convaincus, finalement vaincus, de guerre lasse. A quoi bon lutter, quand tout le monde vous dit que la guerre est déjà perdue. Mais Pasqua, Non. Il a tout envoyé paître : le parti, les amis, les emmerdes. Car l’essentiel était en jeu : la souveraineté, l’indépendance, la France éternelle. Sur la balance, son parcours, sa carrière, sa vie, pesaient peu face à une telle responsabilité. Et c’est pour ce choix, tellement fou mais tellement sensé, qu’en 1999 je me suis engagé dans le débat politique, il y a 16 ans.
Je m’en souviendrai toujours. Pasqua était à la tribune. En deux mots, il mettait la France face au vent de l’histoire. Il nous emportait dans le fracas du grand tumulte du monde. Il faisait parler la France. Et j’en suis toujours sûr : à ce moment-là, Elle lui a répondu.