Certains n’ont pas compris le sens du vote des Français. Vous savez, lors du 1er tour dimanche dernier. Ils pensent que pour l’élection, eh bien, c’est déjà joué. Fini, terminé. Hollande président. Pourquoi ? C’est la faute de Sarkozy. Il a écouté Buisson. "Trop à Droite" jugent-t-ils un brin méprisant.
Qu’est-ce que c’est ces histoires ? De quoi parlent-ils ? Pour qui se prennent-ils ? Les donneurs de leçons, les prêtres des bonnes valeurs et du politiquement correct se prennent toujours pour les gardiens de la "bonne" politique. Ceux-là même qui escamotent les véritables débats attendus par les Français : l'Intégration, la Nation, l'ordre.
De quoi s’agit-il en réalité ? Les Français ont dit non à la Gauche. Et même largement. Ils n’ont pas plus envie de Hollande que de Royal. Ils envoient depuis plus de 20 ans des signaux forts à leurs représentants pour plus de sécurité, plus de fermeté, moins d’immigration, moins de laxisme budgétaire. Et personne n’écoute. A chaque élection depuis 2002, on redécouvre une « percée » du FN ! Alors, en 2007, quand Nicolas Sarkozy leur avait promis de se charger du redressement de la France, en homme de poigne, ils y ont cru et ont arrêté de voté FN. Mais rien ne s’est vraiment passé. Alors, ils se sont sentis trompés. Le FN n’est plus un vote poubelle, un vote colère ou un "vote de crise", depuis belle lurette. Il signifie le besoin de sécurité, de fierté de son pays, d’arrêt d'une immigration non intégrée, de prise en compte des difficultés des Français "moyens", le besoin de ne pas oublier nos campagnes abandonnées…Et surtout de ne pas faire comme s'il, lui le peuple, n'existait pas. Humiliation suprême !
C’est le vote d’une Droite héritière de la Droite Bonapartiste, que Nicolas Sarkozy avait su allier avec la Droite Orléaniste, capitaliste et progressiste, en 2007. C’est l’histoire traditionnelle des Droites françaises depuis 1800 qui se rejoue à chaque élection.
A Colombes, il faudra le 6 mai, 6000 voix de plus qu’ au premier tour (9000 voix) pour espérer égaler le score de 2007, seulement à 47%. Difficile. Le peuple saura-t-il excuser Nicolas Sarkozy de l'avoir oublié ? Laissera-t-il passer François Hollande à cause de ce mépris qu’on a eu pour lui ? Lui, le peuple, qui n’a pas compris l’ouverture ou la diversité qu’on lui a imposées. Lui qui se révolte contre un certain diktat bruxellois. Lui qui sent la maîtrise de son destin échapper à la France. Lui qu'on a humilié quand le président, son président, faisait son bling-bling. Et qui ne l'a pas supporté. Ce peuple si dédaigné, si méprisé. Qui pourtant a le pouvoir de tout changer dimanche 6 mai.