C’est la question devenue primordiale aujourd’hui. Même si on n'est pas d'accord. Elle conditionne tout pour une structure qui s’appuie sur la dette pour vivre. Une bonne note garantit une financiarisation de ses projets à venir, un bon positionnement sur les marchés pour trouver de l’argent au meilleur coût et des perspectives assurées pour financer sa croissance. On en parle pour notre pays, pour les banques, pour les entreprises et… pour les collectivités locales. Qu’en est-il pour Colombes ?
Examinons la situation financière de notre commune au moyen de quelques critères clefs. Le premier, l’endettement en lui-même. Presque 153 Millions d’euros empruntés au 31 décembre 2010. 11 millions d’euros par an de remboursement. Le coût d’une nouvelle école… Et je ne parle que des comptes stricts de la commune. Il faudrait ajouter les dettes liées aux organismes périphériques (CODEVAM, Cuisine centrale…). Ensuite, la nature de cette dette. Là se trouve un autre problème. Environ 9 emprunts sur 10 sont à taux variables. Tant mieux ? Aujourd’hui. Ils ne coûtent presque rien en intérêt. Mais demain ? Et si les taux remontaient…
Le second critère repose sur la qualité de gestion de notre budget. J’entends par là, la façon dont la rigueur est appliquée à la gestion municipale. Notre ville ne peut pas vivre en dehors d’un contexte de crise exigeant la réduction de ses dépenses. Colombes est-elle gérée dans le sillage de nos politiques publiques nationales, ou bien fait-elle l’objet d’une stratégie à contre-courant ? Les dépenses de fonctionnement augmentent d’année en année, sans prendre en compte les politiques d’économies. A Colombes, elles représentent près de 1500€ par Colombien (+7.8 % depuis 2008), quand ailleurs, en moyenne, elles ne dépassent pas 1377€. Cette absence de volonté de contenir les dépenses locales pose un vrai problème. On ne peut faire comme si Colombes était isolée de la crise mondiale. Si on est responsable devant le contribuable colombien, il faut entreprendre en urgence un plan d’austérité et d’économies draconiennes.
Ensuite, portons notre regard sur les perspectives d’avenir, de croissance de notre ville. Les recettes et les projets de nouvelles ressources. Là aussi, les projections ne sont pas bonnes. Thalès nous quitte. Et la municipalité est loin de prétendre enrichir notre budget communal grâce des ressources supplémentaires (je pense principalement à de grands plans d’arrivée de nouvelles entreprises, de nouvelles activités génératrices de recettes fiscales). Donc, sans définir une stratégie de recherche et d’augmentation des ressources propres, la municipalité réclame de la péréquation, de la DGF, compte sur l’Etat pour renflouer ses caisses… Mais L’Etat n’a plus d’argent !
Alors, Colombes ? Triple A ? Cette question devient centrale à l’heure où le crédit se resserre et où les collectivités auront de plus en plus de mal à se financer au moindre coût. Les moins vertueuses auront, en plus, à payer de plus en plus cher leur assurance…
Mais c’est aussi et surtout, une véritable révolution politique qu’il faut entamer à Colombes. Faire un inventaire des missions municipales. Et choisir quelle priorité il faudra conserver et amplifier.
Pour ma part, cet exercice doit viser à dégager des marges de manœuvre pour le budget municipal, lui assigner des objectifs nouveaux à remplir, certes. Mais il doit aussi permettre la réduction de la ponction fiscale sur les Colombiens. Indispensable pour rendre une dynamique à notre ville, la rendre plus attractive, au moment où la concurrence avec les autres communes du 92 va se durcir pour accueillir les meilleurs pourvoyeurs de recettes fiscales.
Bonne rentrée à tous !